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Vendredi 21 septembre 2018
Centre des congrès Pau Palais Beaumont
Auditorium Alphonse Lamartine

EUROPA et la FNAU (Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme) préparent actuellement ensemble, sous l’égide de Giuseppe BETTONI 1er Vice-président de notre ONG, un colloque sur le thème : « Des métropoles et des villes intermédiaires en Europe : Espaces de confrontation de cultures, de production d’identités et de création de richesses ? ». Ce colloque qui se déroulera à Pau au Centre des congrès du Palais Beaumont, le vendredi 21 septembre 2018, est organisé avec le soutien de la Communauté d’Agglomération Pau Pyrénées et de la Ville de Pau, de l’Agence d’Urbanisme Atlantique et Pyrénées (AUDAP) du département des Pyrénées Atlantiques, et de la communauté d’agglomération du Pays Basque dans le cadre d’un Comité de Pilotage dont la composition est la suivante :

Comité de Pilotage co-présidé par :

  • Giuseppe BETTONI, Premier Vice-président d’EUROPA, Professeur de géographie politique et de géopolitique, Département d’histoire, Université de “Roma Tor Vergata”
  • Jean-Paul BRIN : Premier Adjoint au Maire de la Ville de Pau, en charge de la coordination générale et de l’urbanisme

Membres du Comité de Pilotage :

Communauté d’Agglomération Pau Pyrénées et Ville de Pau :

  • Philippe BERNARD-REYMOND, Directeur Urbanisme, Aménagement et Constructions Durables

Fédération Nationale des Agences de l’Urbanisme :

  • Brigitte BARIOL-MATHAIS, Déléguée générale de la FNAU
  • Marianne MALEZ, Chargé de mission « International et Ville durable »

Agence d’Urbanisme Atlantique et Pyrénées (AUDAP) :

  • Nathalie MOTSCH, Présidente

EUROPA :

  • Michel SENIMON, Délégué Général d’EUROPA, DGA-DRH de l’Université de Limoges
  • Christophe BONNOTTE, secrétaire général d’EUROPA, Maître de conférences en droit public, Université de Limoges

Problématique (en cours de développement et de validation)

La conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable « Habitat III » s’est déroulée à Quito, en Équateur, du 17 au 20 octobre 2016. Elle a été l’occasion pour les représentants des 167 pays présents d’adopter un Nouvel Agenda urbain, basé sur l’agenda d’Habitat II, qui s’est tenu à Istanbul en 1996. Dans le cadre tracé par ce nouvel agenda urbain, les États membres se sont engagés à travailler sur l’insertion sociale et la lutte contre la pauvreté ; la prospérité urbaine et l’égalité des chances pour tous ; un développement urbain durable et une résilience maîtrisée au niveau environnemental. Le nouvel agenda urbain définit également les conditions d’une mise en œuvre efficace de ces priorités : mise en place de cadres stratégiques au niveau local, national et infranational ; programme participatif ; coopération internationale ; renforcement des capacités et partage des bonnes pratiques, des politiques et des programmes entre gouvernements à tous les niveaux.

Toutefois, cette série d’engagements n’est assortie d’aucun plan opérationnel, d’aucun objectif ou indicateur à respecter pour les États membres ou autres décideurs politiques. Alors même que le document doit avoir une portée internationale, sa mise en œuvre n’est pas obligatoire. Simultanément, le fait métropolitain est aujourd’hui un phénomène en très large expansion en Europe et dans le monde (Londres, Paris, Berlin, Madrid, Rome… ailleurs Tokyo, New-York), alors même que la définition de la métropole reste posée : comment caractériser des réalités aussi complexes et dissemblables en l’absence de critère(s) indiscutable(s) ?

Cette incertitude qui entoure la notion de métropole se retrouve dans la distribution des pouvoirs, dans les systèmes de gouvernance de ces grands ensembles, dans les fonctions collectives qui leurs sont confiés, dans les moyens dont ils disposent, dans la place laissée aux citoyens… Ce phénomène de métropolisation à l’échelle mondiale n’est pas en soit un signe nécessairement positif pour l’individu. Le « droit à la ville » pour tous ne veut pas dire la même qualité de ville pour tous et encore moins la même qualité de vie. Ainsi, réfléchir à la ville européenne, telle que la définissait Patrick LE GALES (Le retour des Villes européennes 2003) peut offrir un point de départ à la réflexion portant sur le fait métropolitain : qu’est-ce la Ville en Europe ou selon l’Union Européenne ? Comment apprécier les « avantages » ou les bénéfices des métropoles à l’aune des objectifs de la conférence « Habitat III » ?

Ce colloque a pour objectif de clarifier un certain nombre de points au sujet de la définition même de la métropole/de l’ensemble métropolitain (table-ronde n°1) pour ensuite se concentrer sur les relations entre les métropoles et les villes intermédiaires : relation de concurrence ou de complémentarité voire même de coopération ? (table-ronde n°2). Ces deux premiers points devraient laisser apparaître la nécessité d’instance ou de lieux de réflexion et d’élaboration stratégique sur l’évolution des métropoles dont les Agences de l’Urbanisme, en France, peuvent représenter un exemple (table-ronde N°3).

Table-ronde 1 : La ville européenne dans tous ses « États »

La « ville métropolitaine », la métropole, l’« aire métropolitaine », les pôles métropolitains, les « régimes urbains »… sont autant de termes désignant un même phénomène urbain de concentration des fonctions, des pouvoirs, des richesses etc. Ce phénomène se heurte à l’impossibilité de dégager des critères de définition novateurs, efficients et partagés. Ceci est vrai, même en Europe où le métropolisation désigne des réalités très différentes selon les exemples retenus (Londres, Paris, Berlin, Rome Madrid… ou encore et pour ne pas citer que des capitales nationales : Dijon Métropole, Clermont Auvergne Métropole…). Peut-on essayer de dégager, à défaut d’une définition commune, des critères d’identification partagés ou des caractéristiques communes à certains modèles de métropoles qui permettent d’en dresser une typologie ?

Dans un autre registre, les acteurs publics peuvent définir les aires métropolitaines comme incluant des zones urbanisées et des espaces ruraux, l’idée étant que le développement de la ville (pourvu que celui-ci se manifeste toujours et partout) profite au reste du territoire. Ce phénomène, désigné sous le terme de « ruissellement métropolitain » (ou « percolation » ?), ne se réalise pas de manière automatique et systématique, et, lorsqu’il a lieu, survient grâce à l’intervention des pouvoirs publics. Dans ces conditions, est-il pertinent de continuer à associer ces deux dimensions géographiques au sein de l’espace urbain ? Ou bien devons-nous travailler séparément sur les deux réalités ? Dans les deux cas quels seraient des instruments idéaux d’intervention ? Avec quelles modalités de gouvernance ?

Tables-ronde 2 : Les villes intermédiaires : nouvel acteur de l’espace urbain ?

En marge des métropoles, un nouvel acteur de l’espace urbain émerge : les villes moyennes ou intermédiaires : quel rôle donner à ces acteurs, situé en proximité des métropoles, et quels rapports entretenir avec ces dernières ? Rapport de concurrence (la concurrence ne se joue pas forcément au détriment des villes intermédiaires : le développement extrêmement rapide des métropoles entraîne un phénomène de saturation, d’asphyxie, sensible notamment dans le secteur de l’immobilier, rallonge les temps de transports, dégrade la qualité de vie) ? De coopération, voire de complémentarité ? Sur la base des différentes typologies dégagées dans la première table-ronde, quels sont les facteurs de développement, d’accélération de l’essor des villes moyennes ? Quelle place pour les citoyens dans le phénomène d’essor de ces nouvelles formes urbaines ? comment conforter la place des villes intermédiaire ? A l’inverse, quels sont les freins à leur développement ?

Table-ronde 3 : Régie des villes : action !

Si l’on accepte l’idée d’une légitimité des métropoles et des villes intermédiaires comme espaces de production de richesse et de démocratie politique, il faut alors s’interroger sur leurs relations – formalisées ou non ; directes ou médiatisées – avec l’Europe et les organisations internationales gouvernementales au niveau mondial. La question est alors posée de conduire une réflexion commune sur le rôle des métropoles comme acteurs de la gouvernance européenne. Il n’existe pas aujourd’hui de structures permettant de poser lucidement et de manière dépassionnée, les éléments du débat. Les agences d’urbanisme « à la française » proposent, dans cette perspective, un cadre de réflexion et de discussion intéressant. Existe-il des équivalents en Europe ? D’autres modèles dont on pourrait s’inspirer ? Faut-il imaginer une instance d’ingénierie et d’accompagnement européenne sur la création et l’évolution des métropoles ?

Dans le cadre de ce colloque, seront également organisés des ateliers participatifs et collaboratifs destinés à approfondir, enrichir, et complémenter les thématiques abordées lors de cette journée d’étude, et à parvenir à une série de propositions d’actions concrètes ou de recommandation sur les problématiques des métropoles et villes intermédiaires. Celles-ci feront l’objet d’une restitution en séance.