^

Colloque 2021

Thomas COLOMBEAU est Directeur Adjoint du pôle de compétitivité ALPHA-RLH.

Quelle est votre conception du développement économique et territorial ?

Ce développement doit se faire en s’appuyant sur l’innovation qui permet aux entreprises de rester compétitives. La formation (initiale et continue) et le développement à l’international sont aussi essentiels pour assurer les bons relais de croissance.

D’après vous, le développement économique doit-il reposer sur la compétition ou la solidarité des territoires ? Ou bien les deux ?

Je crois fortement en la fertilisation croisée. La coopération inter filières au sein même d’un même territoire ou inter territoire sur une même filière permet toujours le développement des écosystèmes.

A l’aune des crises qui se succèdent, sanitaires, environnementales et économiques, comment percevez-vous l’évolution du développement économique et territorial dans un contexte de transition ?

Ces crises ont permis une prise de conscience massive des grands enjeux de demain. Les métropoles ont à présent une vraie volonté par exemple d’inscrire dans leurs projets de territoire des axes environnementaux forts. Il faudra être vigilant à ce que cette volonté s’inscrive dans la durée. Le citoyen s’est de même interrogé sur les valeurs qu’il peut attendre d’un territoire et je constate déjà quelques évolutions pouvant avoir un impact sur le développement économique (développement d’activités hors des métropoles/mégapoles).

Olivier BOUBA-OLGA est Professeur des Universités (Université de Poitiers) et Chef de service « études et prospective » de la Région Nouvelle-Aquitaine

Quelle est votre conception du développement économique et territorial ?

Chercheur spécialiste des questions de développement territorial, j’insiste dans mes travaux sur l’importance de la diversité des territoires et sur l’enjeu qu’il y a à se nourrir de cette diversité. Il faut sortir de l’obsession consistant à chercher le territoire ou la catégorie de territoires la plus performante, cela n’est pas pertinent.

D’après vous, le développement économique doit-il reposer sur la compétition ou la solidarité des territoires ? Ou bien les deux ?

L’idée que les territoires seraient en concurrence les uns avec les autres est une idée trop présente, qui fait beaucoup de mal, et qui est contraire à ce que nous disent les travaux de recherche. En matière économique, la création de richesses et d’emplois se nourrit de la capacité des acteurs à se diviser le travail et à se coordonner efficacement. L’accent doit donc être mis non pas sur la concurrence territoriale, mais sur les enjeux de coopération territoriale, étant entendu que selon les sujets, les territoires qui doivent coopérer ne sont pas nécessairement les mêmes, il convient de se poser à chaque fois, pour chaque sujet, la question du « avec qui » on a intérêt à travailler. A côté de ce principe de coopération, il faut effectivement retenir un principe de solidarité : œuvrer pour que chacun dispose des mêmes choses où qu’il se trouve, et aider ceux qui sont dans la difficulté, sur un sujet ou sur un autre, là aussi quel que soit l’endroit où il réside.

A l’aune des crises qui se succèdent, sanitaires, environnementales et économiques, comment percevez-vous l’évolution du développement économique et territorial dans un contexte de transition ?

Dans le contexte français, un discours très élitiste avait émergé ces dernières années, faisant de la compétitivité des métropoles l’alpha et l’omega de la création de richesses et d’emplois en France. La crise des Gilets Jaunes, puis la crise Covid, ont au moins eu le mérite de mettre en débat ce discours. Il est clair qu’il est nécessaire de réinterroger les objectifs fondamentaux que l’on s’assigne, qui relèvent moins de la compétitivité de tel ou tel territoire que de notre capacité collective à répondre aux besoins présents et futurs des populations. Toute l’action publique devrait être tournée vers cet objectif général, qui passe par notre capacité à travailler ensemble.

  • 1
  • 2