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Le colloque EUROPA 2021 au cœur des réflexions sur le développement économique des territoires en Europe face aux défis des transitions

Le colloque EUROPA du 26 novembre prochain aura pour thème « Les politiques des collectivités territoriales en Europe pour le développement économique de leurs territoires ».

Une nouvelle fois, notre association s’intéresse aux politiques publiques portées par les structures publiques et mises en œuvre au niveau de l’Europe et des territoires. Comment l’Etat et l’Europe interviennent-ils pour orienter ces actions, quelles sont leurs influences, avec quels résultats ?

Mais EUROPA, particulièrement soucieuse des enjeux actuels, mis en évidence aujourd’hui avec la COP 26 de Glasgow, a axé une table-ronde du colloque sur les différentes crises qui, depuis 2008, affectent l’économie locale, et celles à venir : crises financières, sanitaires, climatiques, démocratiques/sociales etc. constituent autant de coups portés à des politiques économiques fondées sur la croissance, le développement continu…. Face à ces multiples situations de crises, aux paliers de croissance économique, il est temps de repenser les politiques économiques en termes de résilience des territoires. La notion de résilience peut en effet permettre de refonder une conception du développement économique ; elle est sans doute l’un des moyens qui pourra conduire à reconstruire une action publique saine, vertueuse, attentive aux effets sur la planète.

Même si l’association EUROPA n’est pas spécialisée dans le domaine de l’environnement, les évolutions radicales engendrées par le changement climatique touchent de très près à ses champs de réflexion. Elle s’intéresse, depuis plusieurs années, aux questions fondamentales touchant à nos pratiques quotidiennes et aux nécessités de les faire évoluer. Dans ses différents colloques, EUROPA met l’accent sur l’influence des politiques publiques sur les transitions (climatiques, économiques, énergétiques…) et tente de définir les contours d’actions publiques plus responsables, à la fois de la planète, des territoires, des citoyens, y compris les plus vulnérables.

EUROPA a ainsi tenté d’anticiper ces nécessaires mutations dans un colloque tenu en 2017 sur les politiques de l’énergie en Europe, s’interrogeant sur le modèle de société qu’il nous faut envisager pour l’avenir. L’utilisation des énergies fossiles a en effet un impact direct sur le changement climatique et le choix de s’engager dans des énergies renouvelables n’est pas anodin. Les modes de production mais aussi les modes de consommation doivent être réinterrogés ; cette discussion ne peut cependant être cantonnée à des échanges entre experts, la société civile, les citoyens doivent s’emparer du sujet et questionner leurs habitudes. Un changement de modèle économique et politique apparaît indispensable, redonnant la main aux territoires dans des approches innovantes.

L’agriculture est également une politique publique dont on ne cesse de dénoncer les pratiques, qui auraient des effets désastreux sur l’environnement et à terme sur le climat. Un véritable « agribashing » s’est même instauré. Pour autant, le colloque organisé par notre association en 2019 a mis en évidence l’évolution des pratiques en ce domaine, la recherche de solutions moins polluantes, la montée en puissance des circuits courts pour diminuer l’empreinte carbone, l’utilisation des énergies renouvelables. Les débats ont ainsi envisagé l’évolution de la politique agricole commune, qui repose actuellement sur deux piliers (soutien du marché, des prix et des revenus agricoles, et développement rural) ; un troisième pilier pourrait être créé, prenant en compte le changement climatique. Il est indispensable que soit mise en œuvre une co-construction des politiques agricoles, avec l’Etat, les collectivités territoriales et intercommunalités et les agriculteurs.

Mais, face aux dérèglements climatiques, l’enjeu principal reste dans doute l’eau, ressource naturelle et indispensable à la vie. L’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté, le 28 juillet 2010, une résolution intitulée « Le droit de l’homme à l’eau et à l’assainissement », dans un contexte de changement climatique de plus en plus menaçant qui pose la question de l’avenir même de la planète… Le colloque tenu en 2020 a souligné qu’il est nécessaire d’intégrer davantage la protection et la gestion écologiquement viable des eaux dans les autres politiques européennes, telles que celle de l’énergie, celle des transports, la politique agricole, celle de la pêche, la politique régionale, et celle du tourisme. Il est indispensable aujourd’hui, au regard de la raréfaction des ressources en eau, mais aussi des risques climatiques, des risques liés à la pollution, de mettre fin aux politiques publiques sectorielles et cloisonnées. Les citoyens prennent aussi progressivement conscience de la nécessité de revoir leurs usages de l’eau. Les entreprises, les collectivités publiques doivent être accompagnées dans des démarches innovantes et résilientes, en lien avec les acteurs des territoires et en s’appuyant sur les agences de l’eau.

Les transports et plus largement la mobilité alimentent aussi la réflexion sur les usages que nous en avons ; la facilité à prendre l’avion, la volonté de se déplacer toujours plus loin, la saturation de certaines zones protégées à cause du tourisme… sont autant de marqueurs de l’envolée de l’empreinte carbone Toutes ces pratiques doivent être réinterrogées pour que chacun d’entre nous contribue efficacement, à son niveau, à la survie de la planète.

Le développement économique, appréhendé dans sa globalité, va permettre aux intervenants du colloque de réfléchir à des politiques publiques plus responsables, investies dans les territoires, porteuses d’innovation… et respectueuses des ressources de la planète !