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Florence LEGROS est Directrice générale ICN Business School, Nancy, Paris et Berlin

Quelle est votre conception du développement économique et territorial ?

Tout d’abord, au risque d’ajouter à la confusion, je ne sais pas définir un territoire. Département ? Région ? Grande région ? “Nouvelles grandes régions” incluant des zones transfrontalières (exemple de la Sarre et du Luxembourg vis-à-vis de la grande région Grand-Est).

Vu par le biais de l’impact des grandes écoles et autres établissements d’enseignement supérieur, le développement est multiforme :

  • Il passe par la formation initiale et continue (notamment destinée aux entreprises “locales”).
  • Par la renommée y compris à l’international (étudiants en échange ou en études à temps plein).
  • Par les retombées économiques (panier moyen d’un étudiant x nombre d’étudiants donne des chiffres impressionnants).
  • Par les retombées culturelles (attention portée au climat par exemple).

Mais en retour il faut que les “territoires” soient attractifs. Le public étudiant doit avoir une motivation pour se déplacer. L’effet taille des établissements est indéniable. Créer des établissements avec pour seule idée d’implanter des étudiants sur un territoire, ex nihilo, est voué à l’échec.

D’après vous, le développement économique doit-il reposer sur la compétition ou la solidarité des territoires ? Ou bien les deux ?

Puisque le territoire a une définition extensive, il n’y a plus vraiment de frontières territoriales et donc la compétitivité est exclue car non pertinente.

A l’aune des crises qui se succèdent, sanitaires, environnementales et économiques, comment percevez-vous l’évolution du développement économique et territorial dans un contexte de transition ?

Ce qui est certain est que les finances publiques étatiques ont souffert et seront comptées, les régions notamment risquent d’avoir un rôle particulièrement prégnant dans l’avenir. A elles de savoir cibler leurs efforts.