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Colloque 2021

Michel GROSSETTI est directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS

Quelle est votre conception du développement économique et territorial ?

Comprendre les situations locales, ne pas appliquer de recettes standard, élaborer les analyses et les solutions avec les citoyens.

D’après vous, le développement économique doit-il reposer sur la compétition ou la solidarité des territoires ? Ou bien les deux ?

Certainement pas sur la compétition qui n’existe pas en réalité. Il faut s’affranchir de ces idées générales abstraites et irréalistes (compétition versus solidarité, etc.)

A l’aune des crises qui se succèdent, sanitaires, environnementales et économiques, comment percevez-vous l’évolution du développement économique et territorial dans un contexte de transition ?

Le développement lui-même je ne sais pas. Les politiques qui en font leur objectif me semblent évoluer vers plus de réalisme et sortir (difficilement) des mythologies qui les sous-tendaient auparavant.

Magali TALANDIER est Professeure des universités

Quelle est votre conception du développement économique et territorial ?

Le développement territorial vise à améliorer les conditions de vie de la population d’un espace donné.

D’après vous, le développement économique doit-il reposer sur la compétition ou la solidarité des territoires ? Ou bien les deux ?

Le développement économique permet à un territoires de créer des richesses, mais aussi de savoir les capter depuis l’extérieur et enfin de les faire circuler localement.

A l’aune des crises qui se succèdent, sanitaires, environnementales et économiques, comment percevez-vous l’évolution du développement économique et territorial dans un contexte de transition ?

Même s’il est difficile de renseigner et surtout d’objectiver, de mesurer en temps réel les dynamiques de transition, le travail de terrain rend compte de changements concrets. La volonté de soutenir une économie circulaire, plus durable, que ce soit du côté des collectivités ou des entreprises est palpable. Les leitmotiv peuvent parfois être financiers, marchands, ou attachés à un réel changement de valeur et de posture. Beaucoup d’entrepreneurs évoquent également le besoin de changer d’image afin de recruter, d’attirer les jeunes diplômés.

Fabien NADOU est enseignant-chercheur en Aménagement et économie territoriale

Quelle est votre conception du développement économique et territorial ?

En partie le résultat de la mise en synergie entre acteurs locaux et non locaux, d’un compromis entre les différents intérêts, publics et privés, dans un objectif d’une amélioration des cadres de vie et d’une recherche de croissance des sociétés. C’est aussi la conjonction des politiques d’aménagement et d’attractivité avec les stratégies des individus et entreprises.

D’après vous, le développement économique doit-il reposer sur la compétition ou la solidarité des territoires ? Ou bien les deux ?

Certainement davantage sur la solidarité et les coopérations, les alliances entre les territoires et les acteurs.

A l’aune des crises qui se succèdent, sanitaires, environnementales et économiques, comment percevez-vous l’évolution du développement économique et territorial dans un contexte de transition ?

L’hybridation des enjeux de transition écologique avec le développement économique est encore à réaliser, les deux se font encore face, il faut certainement aller plus loin dans cette mise en commun et tenter les mutations des écosystèmes productifs. L’écologie industrielle et territoriale est une piste intéressante pour la réflexion et l’action.

Florence LEGROS est Directrice générale ICN Business School, Nancy, Paris et Berlin

Quelle est votre conception du développement économique et territorial ?

Tout d’abord, au risque d’ajouter à la confusion, je ne sais pas définir un territoire. Département ? Région ? Grande région ? “Nouvelles grandes régions” incluant des zones transfrontalières (exemple de la Sarre et du Luxembourg vis-à-vis de la grande région Grand-Est).

Vu par le biais de l’impact des grandes écoles et autres établissements d’enseignement supérieur, le développement est multiforme :

  • Il passe par la formation initiale et continue (notamment destinée aux entreprises “locales”).
  • Par la renommée y compris à l’international (étudiants en échange ou en études à temps plein).
  • Par les retombées économiques (panier moyen d’un étudiant x nombre d’étudiants donne des chiffres impressionnants).
  • Par les retombées culturelles (attention portée au climat par exemple).

Mais en retour il faut que les “territoires” soient attractifs. Le public étudiant doit avoir une motivation pour se déplacer. L’effet taille des établissements est indéniable. Créer des établissements avec pour seule idée d’implanter des étudiants sur un territoire, ex nihilo, est voué à l’échec.

D’après vous, le développement économique doit-il reposer sur la compétition ou la solidarité des territoires ? Ou bien les deux ?

Puisque le territoire a une définition extensive, il n’y a plus vraiment de frontières territoriales et donc la compétitivité est exclue car non pertinente.

A l’aune des crises qui se succèdent, sanitaires, environnementales et économiques, comment percevez-vous l’évolution du développement économique et territorial dans un contexte de transition ?

Ce qui est certain est que les finances publiques étatiques ont souffert et seront comptées, les régions notamment risquent d’avoir un rôle particulièrement prégnant dans l’avenir. A elles de savoir cibler leurs efforts.

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